SCPI le marche des parts au premier semestre 2006

Au premier semestre 2006, les SCPI connaissent le même dynamisme qu’au cours des 3 dernières années. Depuis début 2003, elles ont ainsi collecté plus de 3 milliards d’euros, et leur capitalisation devrait largement dépasser les 14 milliards à la fin de l’année 2006. Marquée par la faible activité des Robien, la collecte des SCPI s’est maintenue à un niveau élevé - 431 millions d’euros - tirée principalement par les classiques diversifiées. Elle est plus concentrée en ce début d’année qu’elle ne l’avait été en 2005. A la veille de l’arrivée des premiers OPCI (fin 2006 – début 2007), les SCPI continuent à attirer l’épargne des particuliers.Le rythme de croissance demeure élevé Le 1er semestre 2006 confirme la tendance amorcée en 2003 : depuis, les collectes de 1er semestre des SCPI dépassent les 400 millions d’euros. Ces niveaux sont comparables à ceux de la fin des années 1980 et du début des années 1990. Cette régularité indique que la crise du milieu des années 90 est complètement surmontée. Les épargnants n’hésitent pas à souscrire aux augmentations de capital et les SCPI pourraient renouer avec les "points hauts" de leur histoire (jusqu’à 1,8 Mds€ de collecte en 1989).La collecte du 1er semestre 2006 est prometteuse pour deux raisons : D’une part, le niveau atteint (431 M€ collectés au 1er semestre) a été réalisé sans contribution majeure des SCPI fiscales. Cette collecte repose en quasi-totalité sur les SCPI de rendement. Ces SCPI totalisent une collecte en progression de 12% par rapport au 1er semestre 2005. D’autre part, depuis 2003, les SCPI réalisent une part croissante de leur collecte au 2nd semestre (47% en 2003, 55% en 2004, 62% en 2005). Si cette tendance se confirmait, la collecte des SCPI pourrait dépasser cette année, une fois encore, le seuil symbolique du milliard d’euros et leur capitalisation les 14 milliards.Le rebond des classiques diversifiées Parmi les SCPI de rendement, on observe un "rebond" des classiques diversifiées. Après une année 2004 en demi-teinte, marquée par une régression de leur collecte, les SCPI classiques diversifiées étaient revenues en 2005 à des niveaux importants. 2006 voit une accélération de cette tendance avec 337 M€ collectés, soit 35% de plus qu’au 1er semestre 2005. Cette progression s’inscrit pleinement dans la croissance de l’investissement en immobilier d’entreprise en France (13 Mds€ engagés au 1er semestre). Ce retour en grâce des classiques diversifiées par rapport aux "murs de magasins" et aux régionales semble être une tendance de fond. La collecte des classiques diversifiées représentait un quart de la collecte totale des SCPI en 1998, et 56% en 2005. Ce semestre, 78% de la collecte des SCPI a été réalisée par les classiques diversifiées.La transition des fiscales Dans le même temps, l’un des faits majeurs de ce semestre est clairement la baisse brutale de la collecte des Robien : 78 M€ collectés au 1er semestre 2005, 213 M€ au second et seulement 8 M€ au 1er semestre 2006. Cette faible collecte faisant suite à une année exceptionnelle (291 M€ au total), on pourrait se demander si les Robien ont "fait le plein" des souscripteurs possibles. Cette appréciation est à nuancer. L’annonce au premier semestre d’une modification de la loi Robien a mis un coup d’arrêt à la collecte des SCPI Robien. Au 1er septembre 2006 de nouveaux dispositifs fiscaux sont en place : Robien recentré et Borloo Populaire. L’UFG a ainsi créé la SCPI Robien "Multihabitation 3". En juillet 2006, elle a lancé une première augmentation de capital, d’un montant de 25 M€. Un rattrapage des Robien pourrait donc avoir lieu au second semestre, à la faveur des nouveaux dispositifs fiscaux. Il peut être intéressant de comparer la collete des Robien et celle des Méhaignerie dans leurs années de lancement. Rappelons en effet que le dispositif Robien est le premier, depuis le Méhaignerie, a être véritablement ouvert aux SCPI. A ce jour (soit 2 ans et demi d’existence), les Robien ont collecté 460 M€ ; dans leurs 3 premières années les Méhaignerie avaient collecté 784 M€. Le 1er semestre 2006 est également marqué par l’arrivée à terme de SCPI fiscales : 7 ont été mises en liquidation. Ces "fins de vie" sont l’occasion d’augmentations importantes de certains prix de parts (cf. IEIF, fév. 2006, SCPI - Performances en 2005). Plutôt que d’un effondrement de la collecte des SCPI fiscales on peut donc parler, pour ce semestre, d’une transition entre la fin d’anciens dispositifs fiscaux et l’apparition de nouvelles formules.