La France étudie la création d une bourse des parts de SCPI
Une Bourse pour les parts de société civile de placement immobilier (SCPI) ? L’idée pourrait devenir réalité en France cette l’année. Les professionnels de la pierre papier planchent depuis plusieurs mois sur le sujet avec Alternativa, une société fondée par l’ancien patron de la Bourse de Stockholm et qui a déjà lancé dans l’Hexagone un système multilatéral de négociation (SMN) où sont cotées une petite douzaine de PME. Le groupe de travail est mené par Jacqueline Faisant, présidente de BNP Paribas REIM.
«Techniquement, nous sommes prêts à démarrer. Il faut maintenant qu’un gestionnaire représentatif décide de se lancer et provoque un effet d’entraînement sur le reste de la profession», souligne Clément Le Guay, directeur général d’Alternativa.
Le marché des SCPI affichait 19 milliards d’euros d’encours à fin décembre 2009, selon les statistiques de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF). Seules les SCPI à capital fixe, qui en représentent environ la moitié, sont concernées par le projet. A l’heure actuelle, chaque société de gestion assure la liquidité des parts de ses propres véhicules. «Rassembler les ordres d’achat et de vente sur une place centrale créerait du choix pour les porteurs de parts», estime Clément Le Guay.
Les promoteurs du projet se sont efforcés de lever un à un les obstacles techniques à son lancement. Un certain nombre de points du règlement général de l’Autorité des marchés financiers sur les SCPI ont ainsi été modifiés mi-2009. Alternativa s’est aussi assuré que le traitement des parts sur un SMN permettait de réduire les droits à payer à l’administration fiscale à 3%, contre 5% d’ordinaire.
Si l’Association des porteurs de parts de SCPI est logiquement favorable à la création d’une telle plate-forme, le monde des sociétés de gestion apparaît divisé. «Schématiquement, le projet intéresse surtout les filiales de grands réseaux bancaires, et moins les spécialistes», indique le patron d’un gérant immobilier. On trouverait notamment dans la seconde catégorie UFG, le numéro un français du secteur avec 5 milliards d’euros sous gestion. D’autres acteurs ont aussi des dossiers plus urgents à traiter. A l’image d’Amundi Immobilier, qui attend le 14 avril l’assemblée générale décisive de sa SCPI Génépierre, dont la gestion lui est contestée par deux concurrents.
